http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=46248&provenance=accueil&bloc=02L'espoir aura été de courte durée pour les tenants d'une lutte réaliste et efficace contre le sida en Espagne. Mercredi 19 janvier, le secrétaire général et porte-parole de la Conférence épiscopale espagnole, Juan Antonio Camino, s'était déclaré favorable à l'usage du préservatif "dans le contexte de la prévention intégrale et globale du sida". Mais il aura fallu 24 heures pour que le Vatican démente un quelconque changement de doctrine et réaffirme la fidélité et l'abstinence comme les seuls moyens acceptables.
Cette volte-face a suscité de nombreuses réactions dans la presse espagnole. "L'Eglise catholique continue de faire preuve d'une ambiguïté préoccupante concernant les méthodes de prévention du sida, comme si elle n'était pas consciente des risques graves qui pèsent sur l'humanité face à la propagation de la maladie", note El País.
Dans son éditorial, le quotidien madrilène dénonce la prise de position de l'Eglise, qui va à l'encontre des principes convenus par les organisations internationales et la communauté scientifique dans le combat contre la maladie. "Pour être crédible, l'Eglise devrait s'engager avec plus de sérieux et de rigueur pour limiter la pandémie de sida, qui affecte 125 000 personnes rien qu'en Espagne, en majorité des jeunes, et dont le traitement coûte près de 1 milliard d'euros à la santé publique."
Pour El País, "une morale sexuelle qui privilégie les principes avant la personne et ferme les yeux devant la menace du sida est inhumaine".