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janvier 03 2005, category: Misc, by: Yaelle
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2181753&rubId=4078

Un document prouverait que Rome a donné des instructions pour que des enfants juifs, baptisés pour leur sécurité, ne soient pas rendus à leur famille

Pendant l'occupation allemande, des enfants juifs avaient été cachés par des institutions ou des familles catholiques. La guerre terminée, vint le temps de les restituer à leurs familles, ou aux institutions juives chargées des orphelins. Sauf que certains avaient été baptisés, pour les protéger, et que la question se posa de leur retour à leur milieu d'origine. L'Église en avait certes sauvé plus d'un, mais sa logique la poussait alors à garantir aux baptisés une éducation catholique.

Un document publié la semaine dernière par le quotidien italien Corriere della Sera pourrait en apporter un nouvel exemple. Selon ce texte, daté du 23 octobre 1946, les enfants juifs ayant reçu le baptême ne devaient pas être confiés à des «institutions qui ne seraient pas à même d'assurer leur éducation chrétienne». Et, si les parents les réclamaient, «pourvu que les enfants n'aient pas reçu le baptême, ils pourront leur être rendus», ajoute le texte.
L'historien italien Alberto Melloni, qui publie ce document dans le Corriere , affirme qu'il s'agit d'une instruction du Saint-Office transmise à la nonciature apostolique de Paris. Selon lui, le nonce de l'époque - Mgr Angelo Roncalli, futur Jean XXIII - aurait alors refusé de transmettre ces instructions romaines. Mais il apparaît que le document original publié par le Corriere , et dont La Croix a pu se procurer une copie, ne serait pas directement issu du Saint-Office, mais de la nonciature elle-même, dont il porte l'en-tête. Ce texte déclare d'ailleurs «résumer» une «décision» du Saint-Office.

Quel est donc le statut de ce texte ? «Il doit s'agir d'un document de la nonciature, transmis au secrétariat de l'épiscopat et répercuté ensuite aux évêques», estime Étienne Fouilloux, spécialiste d'histoire religieuse contemporaine, qui vient de publier en Italie le journal des années françaises du nonce Roncalli (1). Cela expliquerait, à son sens, la mention manuscrite en haut du document transmis «le 30/4/47 à S. Ém. le Cal Gerlier». «Il s'agit d'une note interne à la nonciature susceptible d'intéresser le cardinal Gerlier», archevêque de Lyon, juge de son côté l'historienne qui a découvert ce texte au Centre des archives de l'Église de France à Issy-les-Moulineaux. Préférant garder l'anonymat, par refus d'entrer dans une polémique, cette historienne - au sérieux reconnu dans les milieux d'Église - concède que le document, publié à son insu par le Corriere della Sera , est incomplet. «Il y a une autre page», précise-t-elle à La Croix .

"IL Y A DES CHOSES DONT ON NE PARLE PAS"
«Ce texte est probablement une réponse à une question posée dès après la guerre», commente le P. Jean Dujardin, ancien secrétaire du Comité épiscopal pour les relations avec le judaïsme. Dans son livre Sauvetages et baptêmes (2), l'historienne Madeleine Comte rapporte les inquiétudes du P. Roger Braun, pionnier du dialogue judéo-chrétien, concernant le sort des enfants juifs baptisés. Selon elle, ce jésuite alsacien aurait demandé l'avis de Rome à ce sujet dès après la guerre : «Le Saint-Office a été catégorique», explique l'historienne, qui n'a pas eu accès à la réponse romaine. Mais ce qu'en a rapporté le P. Braun ressemble beaucoup au document publié en Italie.

Problème de ce document, qui ne comporte ni destinaires ni signature : il contredit l'attitude du futur «bon pape Jean» qui, en 1943, alors délégué apostolique en Turquie, sauva des juifs de Hongrie en leur signant des sauf-conduits pour qu'ils échappent aux Allemands. Devenu pape, c'est aussi lui qui mettra fin à «l'enseignement du mépris» de l'Église catholique vis-à-vis des juifs. Même si un tel raisonnement est «le raisonnement juridique de l'époque au Saint-Office», reconnaît Étienne Fouilloux. Le P. Dujardin rappelle que cette doctrine sera explicitement formulée en 1953 par le cardinal Pizzardo, propréfet du Saint-Office, dans le cadre de l'affaire Finaly.

Le nonce Roncalli a-t-il transmis ou non cette instruction ? «Je n'ai rien trouvé qui s'y rapporte dans son journal», souligne Étienne Fouilloux, qui relève seulement une rencontre en 1949 avec l'ambassadeur d'Israël à Paris. «Mais il n'est pas très explicite sur le sujet», reconnaît-il. De son côté, Alberto Melloni rappelle la rencontre entre le représentant du Saint-Siège et le grand rabbin de Palestine, Chaïm Herzog, et fait état d'une lettre du nonce autorisant le rabbin «à user de son autorité auprès des institutions concernées, de façon que, chaque fois qu'on le lui signalait, ces enfants puissent retourner dans leur milieu d'origine».

«Malgré sa théologie très classique, on peut imaginer que Mgr Roncalli n'ait pas transmis aux évêques la décision romaine, estime le P. Jean Dujardin. Il avait une perception du problème juif très différente de celle en vigueur à Rome, et il est probable qu'il aurait fait valoir le droit naturel des familles.» Rien d'étonnant, selon cet oratorien historien, à ce que le nonce ne mentionne rien à ce sujet dans son journal : «C'est tout à fait dans sa manière. Il y a des choses dont on ne parle pas.»



Nicolas SENEZE

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